Escale technique

Voilà quatre mois que je me produis dans ce blog à raison d’un ou deux billets par semaine : je vous propose aujourd’hui de faire le point.

Au départ, je désirais écrire pour être lu en m’imposant deux contraintes : un billet minimum tous les quinze jours, et un volume limité à 4000 signes. Concernant la périodicité, j’avais fait (il y a plus de dix ans) une expérience analogue sur quelques années ; elle m’avait appris qu’il est difficile de rester régulier dans la durée. En annonçant la quinzaine, je me ménageais de la marge. L’expérience de ces quatre mois me montre que, le plaisir d’écrire aidant, c’est tout à fait réalisable.

Une limite en nombre de signes est habituelle dans le journalisme. C’est un très bon exercice de conception. Il faut choisir, raboter, sans lésiner sur la précision ni sur le rythme. 4000 signes est une limite confortable pour l’écriture. Par rapport aux chroniques ambiantes, c’est un volume qui décourage les zappeurs. En revanche, les philosophes en herbe apprécient, car ils peuvent tenir la longueur.

Voilà pour la forme. Sur le fond, je m’attache à tout ce qui me paraît curieux et qui peut provoquer une interrogation. Je n’ai aucune prétention à imposer une manière de voir ou de juger les réalités qui nous entourent, même si parfois, mon impatience laisserait entendre le contraire. En revanche, j’écris pour m’arrêter sur un fait, une parole, pour prendre le temps de jauger tout ce qui est dit, tout ce qui est tendu par ce qui m’interpelle. Oui, s’arrêter, d’abord, pour bien voir, pour pouvoir observer avec précision, comme on s’arrête de respirer avant d’appuyer sur le déclencheur de l’appareil photo.

Ensuite, prendre le temps de décrire ce qu’on observe. Nous limitons tellement notre univers à ce qui nous concerne, à ce qui nous intéresse. Par exemple, en ce moment, on commence à parler des épreuves du Bac. Qui s’y intéresse, en dehors des parents ou des grands-parents concernés par un de leurs rejetons ? Nous savons aujourd’hui que c’est la diversité qui est le gage de la vie, de sa transmission, et de sa préservation. Je reste convaincu qu’il en est de même des informations qui nous entourent, pour notre bonheur de vivre, notre en-vie de vivre. J’ai la modeste satisfaction de contribuer à cette diversité informationnelle dans la variété de mes sujets.

Il y a quand même quelques sujets qui me passionnent et dont je parle plus facilement. La connaissance de l’être humain est sans aucun doute ma question centrale. Je n’ai pas la prétention de faire de la vulgarisation sur l’anatomie, la physiologie, la psychologie ou la mystique. En revanche, mon expérience de coach et d’accompagnateur, avec la formation qui l’a accompagnée et le travail personnel que j’ai réalisé en étant moi-même accompagné, tout cet ensemble me permet, aujourd’hui, de parler avec une certaine assurance. Il y a dans notre monde occidental pour ne parler que de celui que je fréquente, une distorsion réelle entre ce que nous sommes par nature et ce qu’on nous propose d’être. Cet écart est la source de notre violence, de nos peurs et de nos échecs. J’essaie, à ma modeste place, reprenant des enseignements avérés dans l’histoire de l’humanité, d’apporter un peu de lumière et d’espérance.

Notre époque est riche de témoins mystiques, ces humains qui ont vécu parmi nous en immersion totale dans le malheur. J’ai évoqué Hannah Arendt. Je parlerai un jour de Maurice Zundel, d’Etty Hillesum et de bien d’autres. Ces gens nous donnent le témoignage d’avoir cherché le divin, ce qui nous dépasse, mais sans doute aussi ce qui nous précède dans la chaine de la vie, et ce vers quoi nous sommes appelés après le passage de la mort. Sur ce terrain aussi, oser quitter le domaine de la rationalité pour reconnaître la puissance de l’amour.

Merci de votre confiance.

Daniel DUBOIS

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